Né en 1616 en France, Charles Houël du Petit Pré était un seigneur de Varennes en plus d’appartenir à la
Compagnie de Saint-Christophe. On lui demanda d’aller dans les îles afin de représenter la compagnie en
1635. Il arriva en Guadeloupe le 5 septembre 1643 comme lieutenant et reçut le titre de gouverneur
général par la Compagnie des îles d’Amérique propriétaire de l’archipel. À l’époque, l’île est
complétement désorganisée. Il entreprit sa restructuration et il fit construire le Fort Saint-Charles
(renommé Delgrès). En août 1645, il devint le premier officier de justice de l’île sur proclamation
royale et Louis XIV le nomma marquis de Guadeloupe. Le 4 septembre 1649, il racheta la Guadeloupe,
Marie-Galante, les Saintes et la Désirade pour 60 000 livres de tabac et la promesse de livrer 600
livres de sucre annuellement. En 1649, il fonda la ville de Basse-Terre et contribua fortement au
développement de l’archipel avec les plantations de cacao, de sucre et de café. Même si les premiers
esclaves sont arrivés en 1641 et que la traite a été légalisée par Louis XIII en 1642, c’est surtout
avec Houël que l’esclavage prend son essor en Guadeloupe. De 60 esclaves présents en Guadeloupe à son
arrivée, l’île en comptait 3 000 en 1654 afin de combler les besoins en main-d’oeuvre dans les
plantations puisque “les Indiens” (les Caraïbes) ont été chassés. Il resta gouverneur de l’archipel
jusqu’au rachat par la Compagnie des Indes Occidentales afin d’y rétablir l’autorité royale. Le roi
ordonna alors son extradition et celle de sa famille. Ils quitteront définitivement l’île le 5 juillet
1664.
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